
Dans le cadre du déploiement du programme Moby à l’école Arc-en-Ciel, dans la commune de Bordères-sur-L’Echez, nous sommes allés à la rencontre d’Estelle Jourdan, Chargée de mission mobilité durable à la Direction Départementale des Territoires des Hautes-Pyrénées. Elle nous explique pourquoi la démarche Moby est intéressante pour son territoire.
L’encouragement des collectivités territoriales à favoriser l’écomobilité a été mis en avant dans différents rapports publics et s’inscrit dans plusieurs plans d’actions nationaux. Comment voyez-vous votre mission en lien avec cette évolution ?
Je travaille sur le poste de Chargée de mission mobilité durable à la Direction Départementale des Territoires des Hautes-Pyrénées. A ce titre j’accompagne les porteurs de projets et je fais la promotion de la politique publique de la mobilité durable à l’échelle du département des Hautes-Pyrénées.
Je suis le relai local de l’État sur le territoire. L’encouragement des collectivités à favoriser l’écomobilité passe d’abord par l’acculturation à cette nouvelle thématique, cette nouvelle façon de voir nos déplacements. En DDT65, nous avons organisé, en partenariat avec les structures locales compétentes, des rencontres, des temps d’échanges sur le sujet de la mobilité durable : témoignage d’un ramassage scolaire à pied, d’autostop partagé, présentation du Plan d’Action des Mobilités Actives.

Les collectivités jouent un rôle clé dans le développement de cadres de vie propices aux mobilités actives et il est vrai que l’on sent une véritable volonté sur votre territoire de promouvoir l’écomobilité. Quels sont vos objectifs ?
Oui, c’est vrai que les élus de notre territoire rural sont sensibles à l’écomobilité. Les objectifs de la DDT 65 sont de faire connaître tous les dispositifs qui facilitent la mise en œuvre opérationnelle de l’écomobilité. Moby est un bon outil pour travailler sur le pôle générateur de déplacement qu’est l’école à l’échelle des communes des Hautes-Pyrénées. Moby est un dispositif clé en main qui apporte une méthode, un animateur, du financement… c’est bien pratique et utile pour accompagner les citoyens vers le changement de comportement et lutter contre l’autosolisme.
Aujourd’hui, quels sont les principaux enjeux de mobilité auxquels sont confrontées les collectivités de votre territoire ?
En 2019, la DDT 65 a réalisé une étude mobilité durable sur le territoire des Hautes-Pyrénées. L’enjeu de la mobilité scolaire a été identifié puisqu’on note que près de 9 déplacements sur 10 en lien avec les études sont internes au territoire. De plus ce public cible « scolaires / étudiants » représente 20 % de la population.
D’autres enjeux mobilité sont identifiés dans cette étude : clarifier l’offre et les services de mobilité existants (transports en commun, covoiturage, modes actifs), trouver des solutions alternatives à la voiture individuelle pour les mobilités touristiques, favoriser la réduction et l’organisation des déplacements quotidiens pour les pendulaires, accompagner les publics les plus fragiles vers une mobilité durable.
Quelles sont les caractéristiques des établissements scolaires pour lesquels vous trouvez particulièrement utile de mettre en place un plan de mobilité ?
Le programme Moby s’adapte à tous les établissements… il est autant possible de le mettre en place pour une école de 13 classes sur une commune de 5000 habitants que pour une école d’une classe en montagne, sur un village de 250 habitants en regroupement scolaire avec le village voisin. C’est le point fort de ce programme !
A ce jour, un programme Moby a été engagé avec l’école Arc-en-Ciel, dans la commune de Bordères-sur-L’Echez et cette démarche est en cours de validation dans quatre autres communes.
Quand j’explique l’utilité d’engager un travail participatif sur la mobilité scolaire, cela fait appel aux problématiques ressenties par les élus… qui du coup trouvent des pistes de solutions aux problèmes qu’ils constatent sur leur territoire.
Quelles sont pour vous les clés de réussite d’un plan de déplacements établissement scolaire ?
Pour moi, la clé de réussite d’un PDES est une bonne animation et l’organisation de la participation citoyenne. Les objectifs sont de sensibiliser, de faire réfléchir et d’accompagner au changement de comportement. C’est un maillon manquant, peu exploité à ce jour dans l’écosystème de la mobilité durable. Pourquoi construire des pistes cyclables ou des aménagements piétons, mettre en place du covoiturage ou de l’autopartage… s’ils ne sont pas utilisés, pas compris ?
Que pensez-vous du programme Moby ?
Je pense que c’est un programme utile car il est nécessaire d’accompagner les citoyens au changement de comportement pour réduire nos émissions de GES, avec une méthode participative, bien financé (75 % de CEE), clé en main (un chargé de mission qui déroule le programme) et qui s’adapte à tous les types d’établissements. L’équipe Eco C02 est bien organisée et facilite activement la promotion de Moby.
Le programme d’écomobilité scolaire Moby se déroulera sur les deux prochaines années sur la commune de Bordères-sur-l’Échez et est financé à hauteur de 75% par le dispositif des Certificats d’Economies d’Energie (CEE).